L’investissement sur les marchés financiers peut être une entreprise complexe, surtout qu’ils sont sujets à des fluctuations imprévisibles. Cependant, la complexité peut être atténuée en suivant des règles simples. Dans cette ère marquée par des incertitudes économiques, des tensions géopolitiques et des fluctuations importantes, il est essentiel de garder à l’esprit ces dix règles d’or de l’investissement. Bien qu’elles ne soient pas des vérités universelles, ces règles ont été préconisées par de nombreux investisseurs chevronnés à travers l’histoire, attestant de leur valeur dans la gestion des investissements sur le long terme.
Règle numéro 1 : vous êtes un épargnant, pas un investisseur
Contrairement à des investisseurs renommés tels que Warren Buffet ou des fonds d’investissement, qui prennent le contrôle d’une entreprise pour influencer sa direction financière, votre approche spéculative repose sur l’espoir de vendre une action achetée aujourd’hui à un prix supérieur à l’avenir, utilisant ainsi vos économies durement acquises. Si l’on vous interrogeait sur le fait de risquer votre retraite sur une partie de poker au WPT, vous seriez bien évidemment contre. Et pour quelle raison ? Vous me répondriez probablement à cause du risque de tout perdre et de votre manque de compétences pour gagner au poker. Cependant, chaque jour, des personnes comme vous investissent dans des actions d’entreprises dont elles ignorent les activités, les revenus, la rentabilité ou la viabilité future, simplement parce qu’une recommandation sur Twitter les a incitées à le faire. Il convient de rappeler que pour un particulier, spéculer équivaut presque certainement à une perte financière. D’après l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), plus de 80 % des « day traders » subissent des pertes importantes. Un épargnant se doit juste de placer ses économies de manière efficace en fonction d’un projet et un niveau de risque.
Règle numéro 2 : n’oubliez pas la diversification apportée par les produits de rendement
L’investissement se réfère à tout actif ou élément destiné à générer une plus-value ou un revenu dans le futur. Dans l’environnement fortement interdépendant d’aujourd’hui, la diversification entre les différentes classes d’actifs est de plus en plus limitée. Les marchés évoluent en harmonie, du fait du trading à haute fréquence et des flux monétaires qui propulsent les classes d’actifs corrélées dans une seule direction. C’est pourquoi l’intégration d’autres classes d’actifs, comme les titres à revenu fixe (obligations, immobilier) offrant le remboursement du capital avec un flux de revenus, peut atténuer la volatilité du portefeuille. Les portefeuilles à faible volatilité tendent à afficher de meilleures performances à long terme, en limitant les erreurs émotionnelles induites par les fluctuations importantes du portefeuille. C’est pourquoi nous avons construits des fonds qui assurent une diversification géographique et de classes d’actifs.
Règle numéro 3 : n’oubliez pas de vendre
On constate qu’en général, la plupart des investisseurs maîtrisent l’art de l’achat mais se trouvent démunis lorsqu’il s’agit de vendre. Cette difficulté découle principalement de motivations purement émotionnelles, motivées par la « cupidité » et la « peur » et l’ »aversion aux pertes ». Or, une discipline rigoureuse, impliquant la prise régulière de bénéfices, la vente des titres en baisse et le rééquilibrage de l’allocation, contribue à créer un portefeuille plus sain au fil du temps. Combien de fois voit-on des portefeuilles dont l’allocation diverge de façon absurde sans que rien ne soit fait. Attention, il ne s’agit pas de faire du trading, mais bien d’avoir une épargne alignée avec un objectif et un niveau de risque donné. C’est exactement ce que fait Ismo en rééquilibrant l’allocation de ses fonds en permanence.
Règle numéro 4 : la patience et la discipline sont les clés du succès
La plupart des personnes se déclarent volontiers « investisseurs à long terme ». Pourtant, des études ont maintes fois démontré que les émotions guident davantage les décisions d’investissement que tout autre facteur. Le dilemme réside dans le fait que même si les individus ont la ferme intention d’investir sur le long terme, ils succombent souvent à la tentation des gains immédiats, les poussant à rechercher les valeurs les plus performantes de l’année précédente. Malheureusement, cela se traduit généralement par une sous-performance significative l’année suivante, les investisseurs se retrouvant contraints de vendre à perte et de répéter ce processus. Vous pouvez vendre à tout moment les fonds Ismo, c’est une de leur caractéristique rassurante. Mais pour autant, lorsqu’on investit à long terme, on ne doit pas agir à court terme. Si vous sentez obligé de le faire c’est que votre projet n’est pas bien défini ou calibré.
Règle numéro 5 : Ne pas oublier la règle numéro 1
Comme tout joueur de poker le sait, la partie est terminé dès lors que l’on se retrouve sans jetons. C’est pourquoi il est crucial de connaître le « quand » et le « combien » parier pour remporter la partie. En matière d’investissement, le problème réside dans le fait que la plupart des investisseurs parient invariablement « tout leur capital, à tout moment ». Au fil du temps, la « peur » de manquer une hausse du marché engendre une accumulation excessive de risques dans les portefeuilles. Cela entraîne également la violation de la règle simple consistant à essayer de « vendre au plus haut ». En réalité, les opportunités d’investissement sur le marché se présentent aussi fréquemment que les taxis à la Gare du Nord. En revanche, tenter de récupérer un capital perdu en négligeant les risques est bien plus ardu. Il vaut toujours mieux diversifier ses investissements, investir moins que plus pour éviter le risque de faillite et éviter les comportements moutonniers. Il faut savoir ne pas outrepasser ses capacités financières, éviter les effets de levier qui conduisent invariablement à la ruine. Avec Ismo, nous essayons de vous proposer le produit qui vous convient. De plus, nous préconisons l’investissement régulier, stratégie la mieux adaptée à des revenus réguliers.
Règle numéro 6 : Votre bien le plus précieux est le temps
Depuis le début du siècle, les investisseurs ont surmonté deux importantes corrections baissières du marché. Après 15 ans, les investisseurs sont finalement revenus au point où ils se trouvaient en 2000. Cependant, cette récupération n’est qu’une victoire sans substance si l’on considère que ces 15 années d’épargne pour la retraite ont été anéanties. De façon permanente.
Pour les investisseurs, revenir à la case départ n’est en aucun cas une satisfaction. Nous sommes tous des « épargnants » disposant d’un temps limité pour mettre de l’argent de côté en prévision de notre retraite. Si nous étions à 15 ans de la retraite en 2000, de tels plans de retraite ont anéanti tout espoir d’amélioration des conditions de vie grâce aux fruits de nos investissements. Un tel scénario pourrait-il se reproduire ? Absolument. Il faut mettre l’horizon de placement en regard du risque pris.
Règle numéro 7 : “The trend is my friend”, … often
Un vieil adage boursier affirme que « the trend is my friend ». Malheureusement, les investisseurs ont tendance à extrapoler indéfiniment la tendance actuelle. En 2007, beaucoup prévoyaient une poursuite de la croissance des marchés, les investisseurs se précipitant au sommet du marché. Vers la fin de l’année 2008, certains étaient convaincus que le marché allait chuter à zéro. Les extrêmes ne se concrétisent jamais (ou presque). La même situation s’est produite au point le plus bas du marché en mars 2020.
La plupart du temps, l’adage est vrai. D’ailleurs certains fonds se sont spécialisés dans la capture de ces tendances. Du moment que vous y prêtez attention et que vous respectez sa direction. Si vous vous trouvez du mauvais côté de la tendance, elle peut devenir votre pire ennemi si vous n’agissez pas.
Règle numéro 8 : Avec les gains vient l’excès de confiance
Alors que beaucoup d’entre vous fréquentent l’université pour devenir médecins, avocats ou prof, chaque jour, des personnes se lancent dans l’un des jeux les plus complexes au monde avec leurs économies durement gagnées avec peu ou pas de formation.
Lorsque les marchés sont à la hausse, la réussite de la plupart des personnes renforce leur confiance jusqu’à investir à nouveau. Plus la tendance haussière se prolonge, plus les particuliers attribuent leur succès à leurs propres compétences. Cependant, en réalité, un marché en hausse masque les nombreuses erreurs d’investissement que les particuliers commettent en prenant des risques excessifs, en choisissant mal leurs actifs ou en manquant de compétences en matière de gestion. Ces erreurs sont souvent mises en lumière par la correction qui finit par survenir. Des preuves ? La bulle internet, les cryptos, …
Règle numéro 9 : Être contrariant, c’est épuisant mais souvent payant
Dans l’histoire de l’investissement, on a souvent constaté que les meilleurs rendements sont obtenus en allant à l’encontre des mouvements de masse. Vendre aux « gourmands » qui achètent trop cher et acheter aux « craintifs » qui vendent trop bas est extrêmement difficile sans une solide discipline d’investissement, un protocole de gestion et une forte détermination. Pour la plupart des investisseurs, la réalité est qu’ils sont submergés par les « bruits » médiatiques. Ces distractions les empêchent de prendre des décisions logiques et intelligentes en matière d’investissement, ce qui malheureusement se traduit par de piètres résultats. Attention, être contrariant ne veux pas dire que la règle 7 ne fonctionne pas. Il faut parfois être contrariant. Encore faut-il bien détecter les excès, avec des arguments valables (oubliez le trading chartiste par pitié). Les exemples les plus fameux ? Jon Paulson sur les subprimes, George Soros sur la livre sterling, Paul Tudor Jones sur le Black Monday de 1987 ont tous fait fortune grâce à une position contrariante.
Règle numéro 10 : comparaison n’est pas raison
La meilleure décision que vous puissiez prendre pour votre portefeuille est de cesser de le comparer à un indice de marché aléatoire. Cet indice n’a aucune pertinence par rapport à vos objectifs, votre tolérance au risque ou votre horizon temporel.
Dans le domaine financier, les comparaisons sont la principale cause des difficultés rencontrées par les clients pour rester patiemment à l’écart et laisser leur stratégie travailler pour eux. Malheureusement, certaines comparaisons intermédiaires amènent les investisseurs à perdre de vue leurs objectifs. Annoncer à un client qu’il a obtenu un rendement de 12 % sur son compte est agréable. Cependant, si vous lui indiquez que « tous les autres » ont réalisé 14 %, cela risque de le contrarier. La structure actuelle du secteur des services financiers est conçue pour déstabiliser intentionnellement les individus, favorisant ainsi la circulation frénétique de l’argent. Cette activité génère des frais et des commissions à leur détriment bien sûr.
La création de multiples points de référence et de styles d’investissement ne fait qu’accentuer la tendance à la comparaison, laissant les clients dans un état perpétuel d’insatisfaction. Le seul point de référence significatif est le rendement annuel nécessaire pour atteindre vos objectifs de retraite. Si ce taux est de 4 %, viser un rendement de 6 % accroit de façon significative le risque que vous devez prendre pour atteindre cet objectif. Prendre plus de risques que nécessaire vous éloigne de vos objectifs en cas de problème.
En conclusion, naviguer avec assurance dans les marchés volatils exige une compréhension profonde des principes fondamentaux de l’investissement. Les dix règles présentées ici sont des balises précieuses pour les investisseurs avertis, les guidant à travers les défis constants posés par les fluctuations imprévisibles du marché. En adoptant une approche prudente et disciplinée, les investisseurs peuvent atténuer les risques inhérents à l’investissement et améliorer leurs performances sur le long terme. L’importance de la diversification, de la discipline, de la patience et de la prudence ressort clairement de ces règles, soulignant l’impact significatif que des décisions éclairées peuvent avoir sur la préservation et la croissance du capital. En fin de compte, en gardant ces principes à l’esprit, les investisseurs peuvent s’efforcer de bâtir des portefeuilles résilients qui résistent aux turbulences du marché, tout en s’orientant vers la réalisation de leurs objectifs financiers à long terme.
Philippe de Gouville
CEO et co-fondateur d’Ismo
Philippe vous propose chaque semaine son analyse de l’actualité des marchés financiers sur le blog Ismo. Retrouvez ses précédentes analyses dans la catégorie Actualités du blog.