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LE ZOOM DES MARCHÉS

Février, l’IA entraine tout sur son passage

Février, pourtant souvent un mois mi-figue mi-raisin, a délivré cette année des performances appréciables. D’abord, dans le monde des actions, le phénomène de l’IA emporte tout. Nvidia a été la star incontestée du mois. Les résultats du fournisseur de processeurs spécialisés sont stratosphériques et le cours de la valeur a suivi une courbe parabolique. Le secteur entier en profite poussant les indices des pays développés chaque jour vers de nouveaux records. Le MSCI gagne donc encore 4.25%. Cette hausse commence a en inquiéter plus d’un. D’abord, parce que les indices sont de moins en moins diversifiés tant les valeurs mastodontes prennent de la place. Ensuite, car les valorisations reflètent l’espoir d’une révolution au moins aussi importante que ne l’a été l’avènement d’internet en son temps. On se rappelle comment cela a fini.

Source : Ismo

En fin d’année dernière, les espoirs de voir les taux baisser rapidement ont été le catalyseur de la hausse des marchés. Or cette baisse des taux ne s’est pas matérialisée. Certes, les rendements ont baissé, reflétant la fin de la hausse des taux. La majorité pensait alors que la croissance allait nettement ralentir et que l’inflation c’était du passé. J’ai, à plusieurs reprises, fait part de mon scepticisme envers ce scénario. Je reste convaincu que les banques centrales ne baisseront pas les taux avant d’être complètement convaincues que l’inflation est bien sous contrôle, quitte à provoquer un peu de récession.

Normalement, lorsque que les conditions monétaires deviennent restrictives, les actifs risqués en souffrent. Le rendement des actifs sans risques devenant au moins aussi rémunérateurs que les actifs risqués. Or, il n’en est rien, si on excepte l’immobilier. Les conditions financières se sont globalement améliorées depuis 6 mois et les actifs risqués ont continué de progresser pour atteindre des niveaux qui, selon certains, sont des niveaux de « bulle ».

La santé de l’économie américaine ne se dément pas. En revanche, dans le reste des pays développés et notamment en Europe, la croissance pique du nez. Le Japon et l’Allemagne sont officiellement en récession avec deux trimestres consécutifs de croissance négative. On peut donc s’étonner de voir les indices au plus haut, y compris dans ces parties du monde. C’est là qu’on voit que l’IA et la techno emporte tout sur son passage. Par ailleurs, les investisseurs restent convaincus que les taux baisseront en 2024, avec juste une ampleur moindre qu’anticipé il y a 6 mois.

J’ai un doute cependant. D’abord il y a les élections américaines. Il n’est pas certain que la Fed mette en jeu la crédibilité de son indépendance en jouant sur les taux à l’approche des élections. Un tel mouvement pourrait être interprété comme un support au Président sortant. Ensuite, l’inflation semble reprendre vie en ce début d’année. C’est un scenario que peu de personnes avaient imaginé. La baisse de l’inflation « core » en Europe et aux US marque le pas. L’inflation dans les services a même accéléré. On ne voit pas comment, dans ces conditions, la Fed pourrait baisser les taux. Si cette tendance se confirmait, le scenario catastrophe de voir la Fed reprendre les hausses de taux serait possible. Je ne vois pas comment les marchés actions pourraient résister à ça tant l’aversion au risque est actuellement faible. Ce retour potentiel de l’inflation a donc pesé sur les obligations et les rendements.

Source : Refinitiv
Source : Refinitiv

Ce scenario prend d’autant plus de l’épaisseur que les matières premières repartent à la hausse. Avec le blocage de la mer Rouge et la pérennisation des réductions des quotas de production de l’OPEP+, le pétrole remonte petit à petit et s’approche des 80$ le baril, niveau qu’on avait plus vu depuis novembre. Et ne parlons pas de la crise sur le cacao dont les prix ont presque triplé en un an.

Les marchés chinois tentent un timide rebond

L’économie chinoise, on le dit et le redit, est à la peine. La crise immobilière est profonde et entraîne des répercussions colossales sur l’activité du pays et sur le moral de la population. La fuite des capitaux étrangers a aussi un impact fondamental sur les marchés actions et sur l’investissement. Les indices se sont effondrés alors que c’était l’euphorie ailleurs (-57% sur le MSCI China depuis le plus haut de février 2021). Cette fuite des capitaux est la conséquence d’une réglementation de plus en plus pressante, à géométrie variable, qui inquiète les investisseurs étrangers. Cela profite clairement à l’Inde et au Mexique qui voit ces capitaux investis chez eux. On sent un début de panique. Car la population détient aussi des actions ! Le gouvernement fait tout pour contrecarrer la chute des marchés. D’abord, l’état a décidé de faire un peu comme le Japon et le la Suisse, faire acheter des ETFs et des actions par un fonds de stabilisation basé à Hong-Kong. Ensuite les autorités ont interdit la vente à découvert, puis le day trading, … Pour le moment cela semble efficace étant donné le rebond de février mais le retour de la confiance ne se commande pas, les problèmes structurels de l’économie chinoise ne sont pas résolus.

Février, la ruée vers l’or numérique

Cela ne vous aura pas échappé, l’autre star de février, c’est le Bitcoin qui a presque doublé sur le mois. Les encours dans les ETFs lancés en janvier s’envolent. La frénésie est telle que la plateforme Coinbase a pour un temps été incapable de traiter toutes les demandes. Sa plateforme est tombée, affichant toutes les positions à 0 pendant quelques minutes. L’engouement est clair et c’est un camouflet pour les banquiers et les banquiers centraux qui n’ont eu de cesse de tailler des croupières aux crypto-devises. Le Bitcoin, rappelons-le, existe en nombre limité. Chaque jour environ 900 BTC sont créés par les mineurs et la moitié des BTC possibles a déjà été créée. Par ailleurs, la majorité des bitcoins sont détenus par des particuliers qui ne veulent pas vendre. On est donc en présence d’un actif dont l’actif circulant est relativement faible. On a aussi vu ces dernières semaines des investisseurs sortir des ETFs Or pour acheter des ETFs Bitcoin. Cela semble valider le statut d’or numérique du BTC. C’est un moyen de stocker de la valeur.

Source : Refinitiv

Ces derniers temps, on a constaté la mise en place de stratégies élaborées pour « squeezer » les vendeurs, la plus célèbre étant GameStop en 2022. Plus récemment, ARM s’est envolée suite à l’achat par Softbank d’une quantité considérable de calls provoquant une hausse parabolique du cours. Compte tenu de la faiblesse de l’offre, des spéculateurs pourraient tenter de faire la même chose avec le bitcoin s’il venait à casser le plus haut historique.

LE COIN ESG

Le ralentissement de la vente des fonds ESG se confirme. Par ailleurs, à peine 6 fonds ESG ont été créés en 2023 contre plus de 100 l’année précédente. Il y a clairement un coup de frein. La principale raison, et on y revient toujours, vient de la performance. Les fonds ESG ont partiellement raté l’envolée de l’IA en réduisant la part des leaders dans les indices. Une autre raison est le déluge réglementaire qui s’est abattu en Europe causant l’explosion des coûts.
Et pourtant la planète aurait bien besoin que les choses avancent si on en croit l’article du Monde de la semaine dernière « l’année 2023 a été classée comme la plus chaude enregistrée depuis 1850, avec 14,98 °C de moyenne sur l’ensemble du globe. La tendance continue en 2024. Le principal coupable : le réchauffement lié aux gaz à effet de serre d’origine humaine. »

Source : ECMWF

C’est là qu’on voit la limite des politiques financières ESG. C’est bien de vouloir rediriger les flux d’épargne pour financer la transition, mais ce n’est pas suffisant. Les entreprises jouent le jeu tant que cela ne change pas la trajectoire des résultats et de la rentabilité. Il y a donc beaucoup de marketing autour de actions qu’elles mènent et beaucoup d’arbitrages du système aussi. La réglementation et la taxation doivent prendre le relai pour laisser encore un espoir d’inverser la tendance.

COMMENT INVESTIR PLUS DANS LES FONDS ISMO ?

Une partie importante des utilisateurs d’Ismo ont fait le choix d’investir des montants importants pour profiter des frais bas supportés par les fonds. Ils représentent plus de 7% des investisseurs. Pour des montants plus conséquents, qui dépassent les plafonds fixés dans l’application, le système est différent. Il faut demander l’accord préalable de l’équipe d’Ismo qui vous demandera certainement un justificatif de l’origine des fonds dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et vous indiquera la procédure pour transférer les fonds. En effet, pour cela il faut faire des virements. 


Rappelons qu’à long terme le niveau des frais est déterminant. Quel que soit la qualité du gérant, s’il doit supporter des frais deux fois supérieurs, il part déjà battu. 1% de frais d’écart c’est minimum 10% de performance en moins à 10 ans et 30% à l’horizon de la retraite. Imaginer tout ce que vous pourriez faire avec 30% de plus.


N’hésitez pas à nous écrire à contact@ismo-app.com si vous souhaitez plus d’informations !

Philippe de Gouville
CEO et co-fondateur d’Ismo

Philippe vous propose chaque semaine son analyse de l’actualité des marchés financiers sur le blog Ismo. Retrouvez ses précédentes analyses dans la catégorie Actualités du blog.